Quelles sont les obligations de la mairie vis à vis des dératisations ?

Par RAS-Intervention | Dératisation - Désinsectisation - Désinfection
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La présence de rongeurs dans les espaces publics et privés constitue un enjeu majeur de santé publique. Face à ce défi sanitaire, les mairies françaises ont des responsabilités légales précises en matière de dératisation.

Mais quelles sont exactement ces obligations ? Comment s’articulent-elles avec celles des particuliers et des entreprises ?

Découvrez le cadre légal qui encadre la lutte antiparasitaire au niveau municipal.

Le cadre légal : en savoir plus

Pour comprendre précisément les responsabilités municipales, il est essentiel d’examiner le socle juridique qui encadre l’action des collectivités locales.

En France, les maires ont une responsabilité claire dans la lutte contre les rongeurs, même si cette obligation découle de plusieurs textes complémentaires plutôt que d’un article unique. Cette approche permet une adaptation aux spécificités locales de chaque commune.

L’article L.2212-2 du Code général des collectivités territoriales confie aux maires la mission d’assurer “la salubrité publique”, une responsabilité qui englobe naturellement la lutte contre les nuisibles. Les règlements sanitaires départementaux viennent préciser ces obligations selon les particularités de chaque territoire.

Cette répartition des responsabilités garantit une prise en charge effective de la dératisation dans les espaces publics, tout en permettant aux communes d’adapter leurs méthodes aux besoins locaux.

Dératisation : les obligations concrètes des mairies

Au-delà du cadre théorique, les mairies doivent traduire ces obligations légales en actions concrètes sur le terrain.

Espaces publics et infrastructures

Les mairies ont pour devoir de dératiser les espaces publics et surtout les égouts au moins deux fois par an. Cette obligation s’étend à l’ensemble des infrastructures municipales : parcs, jardins publics, bâtiments communaux, réseaux d’assainissement et voirie.

La gestion des déchets urbains représente également une responsabilité fondamentale. Les mairies doivent s’assurer que tous les bacs à ordures sont vidés et nettoyés régulièrement afin de ne pas attirer les rongeurs et autres nuisibles.

Plans de lutte et prévention

La lutte contre les rongeurs ne peut être efficace sans une approche structurée et planifiée.

Les mairies doivent élaborer un plan de lutte annuel comprenant : inspections des zones à risques, mise en place de pièges et produits rodenticides, collaboration avec les bailleurs sociaux pour la prévention dans les bâtiments privés.

L’efficacité de la lutte antiparasitaire dépend largement de l’implication de tous les acteurs du territoire. Les mairies ont également un rôle éducatif important : organiser des campagnes de sensibilisation auprès des commerçants et des restaurateurs sur les bonnes pratiques d’hygiène et de gestion des déchets.

Interventions d’urgence et procédures

En cas d’infestation menaçant la salubrité publique, le maire peut exceptionnellement mettre des raticides à disposition des habitants de la commune. Cette mesure doit être justifiée et proportionnée au risque sanitaire constaté.

Lorsque les propriétaires privés ne respectent pas leurs obligations de dératisation, le maire dispose de procédures coercitives.

Il peut notamment engager une procédure d’injonction en deux étapes :

  • Phase contradictoire : envoi d’un courrier précisant les faits reprochés
  • Mise en demeure formelle de prendre les mesures nécessaires dans un délai imparti

Services proposés aux habitants

Au-delà des obligations de dératisation des mairies sur leurs propres espaces : elles peuvent aussi accompagner les citoyens dans leur lutte contre les nuisibles. Dans certaines communes, les mairies proposent aux habitants des services gratuits pour se débarrasser des rats et autres rongeurs indésirables. Ces campagnes municipales ont généralement lieu une ou deux fois par an.

⚠️  Il est important de comprendre que l’intervention municipale n’est pas automatique et reste encadrée par des critères précis.

Si un seul particulier se plaint de nuisances dues à des nuisibles, la mairie n’est pas tenue de dératiser pour lui. L’intervention municipale se justifie principalement lorsque l’infestation présente un caractère de salubrité publique.

Évolution réglementaire et professionnalisation

Le secteur de la dératisation a connu des transformations importantes ces dernières années qui impactent directement l’action municipale.

Deux lois récentes ont changé la donne : la loi EGalim (article 76) interdit la vente libre de raticides professionnels, obligeant les mairies à passer par des pros agréés. La loi ELAN (article 142) impose que les logements soient exempts de nuisibles avant location.

Face à la complexification des réglementations, les mairies s’orientent de plus en plus vers des partenariats spécialisés. La solution la plus simple pour la plupart des mairies reste de collaborer avec une entreprise de dératisation qui évitera les invasions en premier lieu. Cette approche préventive s’avère souvent plus efficace et économique qu’une gestion curative.

Une responsabilité partagée mais encadrée

Les obligations des mairies en matière de dératisation sont multiples et clairement encadrées par la législation française. Au-delà de la simple gestion des espaces publics, les communes doivent adopter une approche globale combinant prévention, intervention directe et collaboration avec les acteurs privés.

⚠️ Il est important de souligner que ces obligations municipales ne remplacent en aucun cas les responsabilités des particuliers et des professionnels en matière de dératisation.

Chaque propriétaire reste tenu de maintenir son bien exempt de nuisibles, et les entreprises doivent respecter leurs obligations d’hygiène.

Pour garantir l’efficacité des interventions et le respect de la réglementation, il est essentiel de faire appel à des professionnels de la dératisation de confiance. Les professionnels possèdent les compétences techniques, les produits autorisés et l’expérience nécessaires pour traiter durablement les infestations.

Cette responsabilité partagée entre autorités publiques, professionnels et citoyens constitue la clé d’une lutte efficace contre les nuisibles urbains.